Elle aimait les voyages, la vitessse, le tennis, les fêtes de famille et les soirées parisiennes. Elle rêvait d'être comédienne et de voir New York. Elle a enduré la solitude et les deuils, aves une conviction chévillée au couer: en toutes circunstances, il faut faire bonne figure et garder le sourire. A quatre-vingt-quinze ans, après une énième chute, Suzanne s'est résignée à s'installer dans un Ephad, un établissement pour personnes âgées dépendentes. Infantilisée, humilié parfois par un personnel débordé, elle s'étonne de ne bénéficier que d'une douche par semaine, trouve les journées bien longues et la nourriture inmangeable. Depuis qu'elle a quitté son domicile, elle a perdu vingt kilos et moi, quelques grammes d'humour car Suzanne, c'est ma gran-mère.